A l'aube, un loup sortir de sa tanière, dissimulée au flanc de la colline par une touffe de genévrier. Il s'étira puis, assis sur son arrière-train, les oreilles dressés, il flaira le vent : quand le soleil serait plus haut dans le ciel, retentiraient les premiers appels des bergers, nombreux sur le mont Palatin. Pour l'instant tout était calme, il était l'heure de partir en chasses. Sans bruit, la silhouette grise s'enfonça dans les taillis.
A peine avait-il disparu qu'un second animal surgit dans le jour naissant : c'était une louve de belle taille, dont les mamelles gonflées montraient qu'elle venait de mettre bas. Derrière elle, de l'anfractuosité d'un rocher, sortaient des gémissements plaintifs : les louveteaux cherchaient leur mère. Comme l'avait fait le mâle, la louve s'assura de l'absence de danger, puis descendit la pente de la colline. Elle était sur ses gardes car, en bas, au bord du fleuve, les hommes étaient plus nombreux. Pourtant il lui fallait y aller boire, rapidement pour ne pas abandonner ses petits trop longtemps.
Elle avait choisi pour se désaltérer une berge envahie de grands roseaux où elle se cachait facilement mais , ce matin-là, une force mystérieuse la poussa à s'arrêter plus loin, là où le fleuve élargi coulait paresseusement. Sur la rive sableuse, une petite plage s'était formée ; pendant la journée des femmes y lavaient le linge et des enfants y jouaient avec les épaves de toutes sortes qui s'échouaient sur la berge. Malgré le risque, la louve s'avança donc à découvert et commença à boire, les sens en alerte. Soudain le vent lui apporta une odeur nouvelle : intriguée, elle releva la tête et aperçut un objet qui flottait vers elle. C'était un large panier comme ceux des lavandières.
La louve ne s'enfuit pas. La même force qui l'avait poussée à venir en ce lieu lui commandait de s'approcher du panier maintenant échoué sur le sable. De faible cris plaintifs en sortaient, qui lui rappelèrent les gémissements de ses louveteaux. Quelque chose remuait sous un linge blanc... Saisissant le tissu entre ses crocs, la louve le souleva : dans un panier transformé en berceau, deux petits d'hommes, nouveau-nés à la chair rose et tendre, étaient couchés côte à côte.
La louve n'eut pas le temps de sentir son appétit se réveiller ; son instinct maternel prit le dessus et lui commanda de mettre sa trouvaille en sécurité. Ayant délicatement saisi entre ses mâchoires l'un des nouveau-nés, elle remonta à vive allure vers sa tanière où elle déposa le nourrisson entre ses louveteaux. Ensuite elle redescendit au bord du fleuve chercher le second enfant qu'elle remonta de la même façon. Elle s'allongea alors sur le flanc et offrit ses mamelles aux petits blottis près d'elle, à ceux des hommes comme aux siens.
Il faisait grand jour lorsque le mâle la rejoignit, un lièvre roux entre ses crocs. Il parut à peine étonné de la présence des 2 enfants. Ayant déposé sa prise aux pieds de la louve, il s'assit devant l'entrée du gîte comme pour y monter la garde...
La louve nourrit les petits hommes pendant une saison. Chaque jour un pic-vert venait voler autour de la tanière, avertissant ses occupants d'un éventuel danger et apportant des baies sucrées dont les nourrissons étaient friands. Les loups ne chassaient pas cet oiseau qui obéissait ainsi aux mêmes ordres mystérieux. Cependant les louveteaux acquirent peu à peu leur indépendance : ils chassaient seuls, alors que les enfants ne pouvaient encore quitter le gîte. La louve reprit ses habitudes de vie sauvage et disparaissait de longues heures durant, laissant ses petits adoptifs à la garde de l'oiseau.
Un jour elle vit le pic-vert voler à sa rencontre, dans un état d'extrême agitation. S'étant prudemment approchée de la tanière, elle aperçut un berger qui se tenait devant l'entrée, poussant des cris d'exclamation. Puis l'homme se baissa et quand il se releva, il tenait les deux enfants dans ses bras. Elle sut qu'elle ne devait pas intervenir et laissa le berger emporter les petits d'hommes.
Plusieurs années passèrent et les jumeaux qui furent prénommés par leur parents adoptifs Romulus et Rémus décidèrent chacun de construire une cité. Et l'un et l'autre firent avec une charrue un cercle qui délimiterait leur cité. Romulus dit à son frère qu'il leurs fallait attendre un signe des dieux afin de savoir qu'elle cité ils béniraient. Un aigle avec un serpent entre ses serres fut vu dans le ciel par les 2 frères et se posa au sommet du mont Palatin, lieu que Romulus avait choisi pour construire sa cité. Rémus fou de jalousie voulu tuer son frère et un combat s'engagea et ce fut lui qui fût tué. La cité que Romulus construit fut appelé ROME en son honneur.
Et plusieurs siècles passèrent. Sur la pente de la colline et au bord du fleuve s'étendait une grande et belle ville : Rome. Ses habitant vénéraient la mémoire de la louve car elle avait obéit aux ordres du dieu Mars.
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Dim 29 Aoû 2010 - 16:11
